Lundi, j’ai tout réglé : billet d’avion, questions sur mon bâton, formulaire d’entrée en Israël, test PCR (25€ si on peut attendre 10h, 50€ pour 6h d’attente et 100€ pour 3h d’attente), test PCR prépayé sur le sol israélien. Mardi midi, l’avion décolle !

Bien que je sois arrivée un peu avant l’heure, je me décompose quand l’hôtesse me demande le document de l’assurance et la déclaration d’entrée en Israël. D’un coup, me revient en tête que j’ai coché machinalement « Je possède une assurance Covid »… Et l’autre document, avec le stress, je n’ai pas idée de chercher la pièce jointe dans le mail. Je joins avec peine l’assurance qui m’envoie aussitôt le document par mail. Je retourne vers l’hôtesse avec les documents, qui fait tout vite car pressée de partir. Elle me dit que mon sac ne peut pas aller en cabine. Mon bâton à la main, j’essaye de passer une première barrière mais en vain car l’hôtesse ne m’a pas donné la carte d’embarquement. Je retourne, j’attends, plusieurs personnes passent devant moi et je passe en tout dernier. Munie de la carte d’embarquement, je scanne mon passeport et passe le guichet de police. Toujours avec mon bâton, je vais vers le contrôle des objets. Je bois d’une traite ma gourde et prend en photo mon bâton sentant la séparation imminente. Ô surprise, on me demande de mettre le bâton sur le tapis. Un employé me demande si c’est pour marcher, je réponds spontanément oui. À cause de certains de mes objets, encore du temps s’écoule. Mais ça y est! Je suis passée !! Avec mon bâton !!! Mais.. prenant peur d’être en retard, je me mets à courir. Erreur fatale ! Ce même monsieur m’interpelle et me dit que le bâton n’est pas autorisé en cabine ! Je lui tends et aussitôt je me remets à courir. Pour découvrir que tous les passagers attendaient tranquillement l’embarquement ! Si je n’avais pas couru…

Assez contrariée par mon erreur, j’apprécie sans plus le vol. Arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv à 14h20, c’est à 17h que j’en ressors. Évidemment, il a fallu que je raconte avec le même champs lexical mon voyage le plus simple possible en avançant selon que les portes s’ouvrent. Quelle idée d’avoir parlé comme ça ? Bref, je suis priée d’attendre…un certain temps. Avant d’être appelée par mon prénom, de recommencer à raconter, de montrer et le montant de mon compte bancaire et la réservation du vol qu’ils me demandent d’opérer.

Ayez, j’ai mon visa pour le 17 mai. Maintenant, nouveau test PCR. Le flux de voyageurs s’engouffre dans un hall immense et chacun s’assoie sur l’une des 40 chaises quittée par le précédent voyageur. Drôle de prélèvement : frottement à l’intérieur de la joue et dans la narine très très peu profondément. Ce test me fait plus penser à un test génétique. Mon poignet orné d’un petit bracelet orange de festival, je quitte enfin l’aéroport.

J’approche du but ! 55km. Alors, comme je l’ai fait naturellement, je marche les premiers kilomètres dans un nouveau pays sans savoir quand l’autostop prendra le relais. D’abord l’ambiance aéroportuaire avec ses infrastructures routières et liées au transport (marchandises, voitures de location). J’ai mangé quelques clémentines sur le chemin. Comme à Chypre, les trottoirs sont souvent bordés d’arbustes à agrumes. Repérant un endroit calme dans la campagne qui prenait la suite, j’ai planté ma tente. Deux coureurs m’ont salué et dit que je pouvais manger les oranges derrière le talus, je n’ai pas réussi à y accéder.

Mardi 11 mai, je redémarre tranquillement. Le soleil est écrasant dans la matinée. Je manque d’eau. Je vois un bus dans un endroit qui me surprend. Alors j’approche dans l’espoir qu’il y ait un point d’eau. C’est ainsi que je rencontre Eyob et son collègue en charge de la sécurité et de l’accueil d’un parking privé. Eyob est arrivé d’Éthiopie il y a 22 ans. Il y a 5 ans, il avait de l’embonpoint, il mangeait beaucoup, il ne pensait pas (selon lui), il pouvait être un peu aigri. Ses enfants par leurs questions lui ont permis selon lui de s’interroger sur le sens de sa vie. Alors, il a travaillé dur à maigrir par le sport. Dieu a pris de plus en plus de place dans sa vie, et son aigreur l’a quitté. Il étudie en ce moment l’anatomie pour se diriger vers le mentoring en fitness. En tout cas, j’ai rencontré un homme rayonnant, généreux et humble car prêt à apprendre de tout. Galvanisée par cette rencontre, lui juif et moi chrétienne mais partageant la même foi à un Dieu qui nous donne tout à chaque instant, je suis prête à reprendre la route et à faire de l’autostop au moment opportun. Quelques kilomètres plus tard, je me positionne sur une aire de station service. Il fait chaud (toujours) et au bout de 15 minutes avec mon panneau « Jérusalem », je monte dans la voiture de Jacob…pour Jérusalem (géographique) ! Que je suis émue ! Sur place, j’ai laissé ma joie exploser. Le soutien sous toutes ses formes m’a permis d’arriver à Jérusalem. J’ai beaucoup de gratitude envers Dieu pour l’élan du coeur des personnes rencontrées. Je fus privilégiée d’être témoin et bénéficiaire de ces actes d’amour, d’audace, de confiance, de générosité qui honorent les personnes rencontrées, leur environnement, leurs ascendants et leurs descendants.

Première photo prise à New gate, une des portes permettant d’accéder au vieux Jérusalem.

Prenez soin de vous.

Publié dans: Jérusalem.
Dernière modification: mai 12, 2022

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