En avançant vers la frontière, j’ai shunté le passage de la frontière côté grecque. Je suis arrivée sur la zone militaire où les soldats m’ont dit gentiment de repartir pour faire valider le passage. Au poste de frontière, qui n’ouvrait qu’au matin, il me faut trouver une voiture car pas de passage de la frontière à pied. Moustafa et deux membres de sa famille m’acceptent. Et avec eux, je vais plus loin et Moustafa me dépose sur l’autoroute. Je m’installe le pouce en avant quand une jeune femme m’invective d’aller ailleurs. Elle m’entraîne en me prenant le bras vers l’autoroute. Après un quart d’heure d’attente et la compréhension de la gestuelle que beaucoup de conducteurs tournent juste après, je marche 13 km à travers une campagne qui me semble très familière, et une chaleur plus tard pas du tout familière. Je réalise à quel point je vais souffrir de la chaleur. Avant d’attendre le village choisi et au point de jonction entre l’autoroute et mon chemin, je décide de tenter sur l’autoroute. Assez vite, une voiture s’arrête. Je n’arrive pas à voir la ville où il va et on a du mal à se comprendre. Une fois parti, je réalise qu’il allait à 400km dans ma direction. Je tente de manger mon panneau de stop mais me resaisit car si lui s’est arrêté, d’autres aussi. Une amie me répond que le prochain me permettra peut-être d’en faire 600km. S’arrête Ramazan qui peut le laisser à 50 km plus bas. Puis dans l’échange, il me dit qu’il va près du port d’où partent les bateaux pour Chrypre. C’est ainsi que je vais parcourir quasiment 1000 km avec lui. Je me suis sentie obligée de clarifier de nombreuses fois mes limites mais j’ai pu dormir en toute tranquillité la nuit sue la couchette supérieure de la cabine. Plus de 24 h avec un grand fumeur devenait difficile. Je me suis questionnée sur la qualité du voyage que je souhaitais, sur ce que j’étais prête à accepter juste pour avancer. C’est ainsi que j’ai décidé de descendre plus tôt, à une station essence. Les conducteurs allumaient leurs phares. C’était très limite. Mais j’avais foi. 4 minutes plus tard, une jeune femme fait marche arrière dans la station et m’emmène 160 km vers ma destination. Burcu est la première femme à me prendre en stop depuis la Bosnie! C’est ainsi que j’arrive à Tarses, la ville de Saint Paul. Traverser en camion à 70 km/h un grand pays comme la Turquie m’a permis d’apprécier les paysages, de réaliser le fort développement économique avec les usines, ainsi que les infrastructures routières. Comme les autres pays, les Turcs ont vu les prix augmenter significativement. La Turquie est un pays magnifique que je quitterai bientôt. Je suis encore dans l’incertitude sur la manière et la date.

Prenez soin de vous

Publié dans: Jérusalem.
Dernière modification: mai 2, 2022

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